Robin Renucci, parrain des "
Toutes premières fois "
Ouvert depuis mardi, à Grasse, le festival de cinéma
a comme invité d'honneur, l'acteuretréalisateur
Robin Renucci. Rencontre lors de la première de son long
métrage "Sempre Vivu".
Le festival de cinéma « Les Toutes premières
fois » s'est ouvert mardi à Grasse, avec, comme invité
d'honneur, l'acteur et réalisateur Robin Renucci, qui présentait,
en avantpremière, son premier long métrage «
Sempre Vivu ».
Le festival, qui vise à « promouvoir et rechercher
les talents de demain », propose, jusqu'au 3 avril, une
quarantaine de courts et longs métrages, projetés
aux cinémas Studio à Grasse et La Strada à
Mouans-Sartoux.
Souriant et décontracté, Robin Renucci arrive au
cinéma Studio à Grasse, quelques minutes avant la
projection de son film, « Sempre vivu » (sortie nationale
le 13 juin), l'histoire d'un petit village corse, perdu dans la
montagne, dont les habitants s'activent autour de la construction
d'un théâtre.
« Sempre vivu » est votre premier
film en tant que réalisateur. Qu'est ce qui vous a donné
envie de passer de l'autre côté de la caméra
?
Cette histoire-là, je voulais la raconter
comme je le souhaitais. J'ai pris le temps de l'écrire,
de chercher ce qui allait toucher le public. J'ai choisi comme
cadre mon village, Olmi Cappella. L'histoire est racontée
par ses habitants, qui jouent aux côtés d'acteurs
professionnels.
J'ai également voulu balayer les clichés sur la
Corse en apportant un autre éclairage. Après avoir
vu ce film, les gens ne regarderont plus la Corse de la même
façon.
Quel message avez-vous voulu faire passer ? Mon
film est un acte de résistance, une autre façon
de concevoir le cinéma, où le spectateur est un
partenaire et non un consommateur.
Dans notre société, la création est menacée
parce que tout est formaté. Notamment le cinéma
français, les grosses productions américaines.
Aujourd'hui, créer devient un acte subversif parce que
créer, c'est résister.
Pourquoi avoir choisi Grasse et le festival «
Les toutes premières fois » pour présenter
votre film ?
Pour cette première projection, j'ai voulu
venir ici, dans le bassin méditerranéen. Je me suis
dit que dans ce cinéma de Grasse, mon film avait sa place
et je rends hommage aux petites structures qui proposent une programmation
différente, qui devancent le spectateur, l'emmènent
vers des chemins inconnus.
J'ai beaucoup de respect pour le public. Je lui offre ce film
déroutant, cette histoire décalée, déjantée,
cette comédie chargée d'émotion. Je n'en
ferai peut-être jamais d'autre. Je suis totalement désintéressé.
Propos recueillis par Mathilde Tranoy
Nice Matin
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