Les Agités du JT
Audience le 11 octobre au TGI d'Ajaccio
Délibéré du jugement le 15 novembre 2002


L'émission programmée sur France Inter le 27 mai 2001 avait choqué l'immense majorité des Corses du monde entier. Hier devant le Tribunal Correctionnel d'Aiacciu présidé par Madame le juge Knittel, assistée des juges Venet et Rousseau, peu de prévenus se sont déplacés, seul était présent en tant que témoin assisté Jean-Luc Hees.

Il manquait donc à l'audience Jean-Marie Cavada, PDG de Radio France, Jacques Chraszez, Yves Lecoq, Christian Rose et Virginie Lemoine, tous mis en examen pour « Diffamation raciale et complicité envers la communauté Corse ».
Il faut se souvenir que dans l'émission "Les agités du JT", les Corses étaient présentés comme: "Zoophiles, fainéants, paresseux, êtres à l'état sauvage inadaptés aux lois civilisées" et préconisait "une récente loi hollandaise sur l'euthanasie sans attendre que les gens soient malades…".

L'avocat de la défense le bâtonnier de Marseille, Maître José Allegrini, Corse d'origine, n'a certainement pas été choisi par hasard, qui tenta, sans succès, en début d'audience, de faire renvoyer l'affaire, estimant qu'on ne pouvait juger à la fois "pour diffamation et injures". Appelé à la barre Jean-Luc Hees a déclaré: "J'ai fait ce qui me semblait utile; j'ai présenté mes excuses pour la diffusion de ce sketch et j'ai proposé à des représentants de la communauté Corse de venir expliquer au micro de la radio, en quoi les propos de l'émission étaient injurieux".

Pour Maître Mariaggi, avocat de la partie civile, les excuses sont venus tardivement. De plus "l'intention de faire rire et le prétexte de l'humour sont à prouver: C'est très choquant de payer pour se faire insulter sur les ondes d'une radio de service public". Et d'ajouter :" Le sketch avait été enregistré ce qui exclut totalement un dérapage imputable au direct".

Pour Maître Paccini, l'autre avocat de la partie civile "Le dossier a été mal vécu par les Corses, par l'ensemble de la communauté, tous ont été affectés de partout dans le monde, jusqu'à Vancouver au Canada, le texte ayant été ressenti en raison des termes affreux utilisés, comme une volonté délibérée d'isoler une communauté et que l'identité des Corses et de la Corse, quelque part, par les développements qui sont faits par les médias, provoque un esclavage médiatique de la communauté Corse ".

Maître Allegrini dénonce alors un mauvais procès et tente de minimiser la gravité des propos tenus en les comparant à un certain humour corse, Grossu Minutu, A Macagna ou Christian Mery.La partie civile réclame la somme de 10.000 euros. Le jugement est mis en délibéré au 15 novembre. Nous retiendrons de ce procès que Maître Allegrini, avocat de la défense, a utilisé autant que cela se peut, l'humour pour défendre ceux qui avait utilisé un humour plus que douteux.


En agissant ainsi il a tenté, pour nous sans grande conviction, de créer un écran de fumée protecteur pour ses clients. Y a-t'il réussit ? Nous le saurons le 15 novembre. Maîtres Mariaggi et Paccini, avocats de la partie civile ont été à la fois plus directs et plus précis.

Comme ils l'on clairement exprimé, cette émission qui se voulait de grande écoute se trouvait au plus bas dans les sondages, position dramatique pour une telle émission, aussi pour faire remonter l'audimat on a consciemment conçu ce sketch satirique sur les Corses et la Corse. Hélas pour eux le sujet a été très mal choisi. En ce qui concerne l'Unione Corsa d'Antibes, il faut savoir qu'elle est l'une les rares à pouvoir ester en justice sur de telles affaires en raison de ses statuts, ce qui n'est pas le cas pour tout le monde.

D'autre part contrairement à ce qu’a affirmé arbitrairement Maître José Allegrini, l'Unione Corsa d'Antibes a plus de six cent adhérents, et donné en peu de temps plus 100.000 euros de dons à des oeuvres caritatives. Elle est une des plus actives des associations corses du Sud-Est. Jeannot Magni, président de cette association, ainsi que tous les Corses qui y adhèrent, peuvent être fiers de leurs actions sur le terrain.  

Ghjuvan Ulivieru Sauli

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