Le rassemblement se voulait identitaire.
Il l'aura été au-delà des voeux de
l'Unione corsa qui organisait hier au Palais des congrès
ses premières " Rencontres culturelles ".
En espérant probablement perturber la manifestation,
un " mauvais plaisantin ", a lancé une
fausse alerte à la bombe. L'appel est parvenu au
commissariat d'Antibes à 14h30. Au téléphone,
un anonyme "à l'accent corse".
Une demi-heure plus tard. le commissaire de garde Régis
Dufaut et l'adjoint André-Luc Seither faisaient
évacuer le Palais, ses 600 spectateurs et son annexe
qui accueillait 250 enfants pour le Noël de Carrefour.
Pendant que les locaux étaient inspectés
par les forces de l' ordre, une scène surréaliste
se produisait sur le parvis.
Un discours très affirmé
Autour des organisateurs, une partie du public improvisait
le Dio vi salve regina, l'hymne corse. Comme un pied de
nez à la provocation. Un réflexe identitaire
à l'agression. Et un préambule tout trouvé
au discours très affirmé de Jeannot Magni
qui allait suivre avec une heure de retard.
Le président de l' Unione s'est inspiré
de celui qui a donné son nom à ces Rencontres
culturelles, le très emblématique leader
nationaliste historique Pascal Paoli: " nous ne sommes
ni anti- français, ni anti-rien, ni racistes, ni
fascistes. (...) Dans la déclaration des Droits
de l'homme inspirée de Paoli il y a un article
qui proclame le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes,
Il faudra peut être y penser un jour pour le peuple
corse ".
Ce discours venait en point d'orgue de la journée
qui avait débuté avec une messe polyphonique
célébrée par le père Robert
Stacik. Suivie de l'incontournable spuntinu a l'usu corsu,
le casse-croûte de charcuteries, fromages et vins.
Bien que légèrement perturbé, l'après-midi
fut celui de l'émotion. Après une remise
de prix à une famille antiboise, les Astre, pour
" leur dévouement " et au groupe Canta
u populu corsu, celui-ci a offert sur la grande scène
un formidable concert de polyphonies. Encore une manière
d'affirmer l'identité de la Corse.
F. M.