A
48 heures de l'examen en première lecture à
l'Assemblée nationale du projet de loi sur le statut
corse, la visite du député Démocratie
libérale José Rossi était très
attendue aux cinquièmes Journées du livre méditerranéen
hier après-midi. Pas seulement pour dédicacer
son livre d'entretiens qu'il cosigne avec notre confrère
Jean René Laplayne de Corse hebdo intitulé "Aux
Corses... et à ceux qui ne le sont pas ". Aussi, parce
que celui qui préside l'Assemblée territoriale
corse depuis mars 1998 est à l'initiative, avec quelques
élus insulaires, des accords de Matignon qui ont fait
depuis leur signature en juillet 2000, couler beaucoup d'encre.
Ce projet
prévoit d'accorder une autonomie législative
à l'île de Beauté, jusqu'en 2004. Date
à laquelle, le parlement national dressera le bilan
de cette expérience pour décider d'une éventuelle
révision constitutionnelle qui entérinerait
ce " particularisme corse ", selon l'expression de José
Rossi. Mais l'expérimentation qui ouvre la voie à
un fédéralisme à plusieurs vitesses est
loin de faire l'unanimité. Comme en témoigne,
l'accueil plutôt timide qu'a réservé hier
après-midi, le député-maire d'Antibes
à " son collègue parlementaire et néanmoins
ami ". II faut dire que Jean Leonetti est précisément
celui qui défendra mardi au palais Bourbon, la position
de l'UDF, que l'on sait opposée aux accords de Matignon.
"
Un règlement politique "
Lors
d'une conférence organisée en marge du salon,
José Rossi s'en est gentiment pris aux " discours guerriers
" de ses détracteurs. Et l'ancien ministre de l'Industrie
d'assurer que " ceux qui pensent que c'est une étape
vers l'indépendance se trompent (...). Je ne suis pas
indépendantiste, mais la République, qui a montré
ses limites en Corse, doit évoluer. C'est la première
marche vers un règlement politique après 30
ans de problème corse ". S'adressant aux Corses du
continent qui ont, selon lui, " un rôle à jouer
dans la reconstruction de l'île " et plus généralement
aux Français qui nourrissent parfois " un racisme larvé
envers les insulaires en les traitant " d'assistés
" ", José Rossi demande à la Nation de soutenir
cette réforme historique qui permettrait à l'île
de sortir une fois pour toutes de la violence pour se diriger
" vers l'apaisement, la prise en compte de la spécificité
insulaire et le développement durable et maîtrisé
de la Corse ". Une réforme qui si elle réussit
pourrait, selon lui, " servir d'exemple à d'autres
régions françaises ".
Fred Maurice |